AMIENS, 23 octobre (Direct Hôpital) - En amont d’un projet de construction d’un nouvel hôpital, il est indispensable de penser à l’organisation du transfert d’activités et des malades. Illustration avec le nouvel établissement de soins et logistique de Marne-la-Vallée sur lequel a témoigné Emmanuel Noumbissie, ingénieur en organisation et méthode au CH de Lagny (Seine-et-Marne), dans le cadre du congrès Hopitech, début octobre à Amiens.
Le nouvel hôpital a été construit sur la commune de Jossigny, "distante de 8 kms de l’ancien établissement situé à Lagny, après 45 mois de travaux, entre octobre 2008 et juillet 2012", soit un délai normal pour une structure de cette taille, indique Emmanuel Noumbissie. Celle-ci se compose de deux bâtiments: l'un dédié à l’hospitalisation, l'autre au logipôle regroupant la pharmacie, la logistique, le self pour le personnel, le magasin général et la production d’énergie. La partie hospitalisation comprend les services de MCO et de psychiatrie, avec un nombre de lits compris entre 557 et 596 potentiellement installables pour les chambres mixtes à deux lits. "L'un des paris a été de loger la psychiatrie au sein du même bâtiment que les autres spécialités, dans une aile indépendante", précise l’ingénieur.
Le déménagement est prévu pour décembre 2012, "après deux ans de discussions, les maires de chacune des deux communes étant en désaccord", rapporte-t-il.
De plus "la création de pôles (Femmes/enfants, Chirurgie/Blocs opératoires/réanimation, Cardiologie/cardiologie interventionnelle etc…), la répartition des services selon les étages (activité des urgences au rez-de-chaussée, blocs opératoires/réanimation/cardiologie/maternité au 1er étage, spécialités médicales/pédiatrie et psychiatrie au second), le redimensionnement de certains services comme le laboratoire (dépourvu d’anatomopathologie sur le nouveau site), l’adaptation d’un local dédié à la radiothérapie fonctionnant avec des partenaires externes, sont apparus comme autant de paramètres ayant un impact sur le transfert", souligne-t-il.
Selon lui, "de la programmation à la fin de la réalisation d’un chantier hospitalier, il faut compter 7 à 10 années en moyenne. Or les hôpitaux ont souvent tendance à se focaliser sur l’aspect technique du déménagement et non l’aspect organisationnel préalable. Un CH décide de déménager pour des raisons diverses (restructuration, rationalisation des surfaces…) mais surtout pour obtenir une diminution des coûts". Par conséquent, résume-t-il, « le projet du transfert doit aussi devenir une stratégie ».
Avant le transfert, l’équipe organisationnelle doit étudier plusieurs aspects :
"Un projet de transfert d’activités doit, par conséquent, se fonder sur la constitution d’équipes dédiées pour formaliser et mettre en place de nouvelles organisations dans les domaines des soins, l’administratif, l’informatique, la téléphonie, le biomédical, les plateaux techniques, le circuit des patients, la formation et la mobilité des personnels. A Lagny, une équipe unique de pilotage composée de 12 personnes a permis de répondre à ces exigences, en réalisant une véritable stratégie de transfert", se félicite-t-il.
Selon lui, un déménagement nécessite en outre:
"Dans un transfert, le chef de projet est un spécialiste de la méthode, de l’organisation et du changement", conclut Emmanuel Noumbissie tout en citant Léonard de Vinci : "Ne pas prévoir, c’est déjà gémir". A méditer…/ar
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