La globalisation des achats est une
"évolution inéluctable" dans les hôpitaux, a estimé Robin Gigleux, ingénieur biomédical aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, lors du
VIe Symposium Scanner volumique, la semaine dernière à Nancy.
Cette évolution est notamment due aux contraintes budgétaires qui pèsent sur les hôpitaux et à la plus grande recherche de performance dans le domaine des achats, a-t-il observé. Cette dernière est marquée par le programme Phare (Performance hospitalière pour des achats responsables), lancé en octobre 2011 par la Direction générale de l'offre de soins, qui vise un objectif d'économies de 910 millions d'euros entre 2012 et 2014.
L'idée qui sous-tend cette dynamique est que "mieux acheter, c'est se grouper, pour dégager des gains et des marges de manœuvre communes", a résumé l'ingénieur.
Un achat de matériel d'imagerie sans centrale d'achat est souvent une sinécure, a-t-il expliqué. "La procédure est longue, avec la moitié du temps consacrée à la réalisation d'un appel d'offres, ce qui a tendance à impatienter les hôpitaux." Avec, au bout du compte, "l'obligation de choisir l'offre la mieux-disante au regard des critères définis dans l'appel d'offres, ce qui peut jouer des tours quand ce n'était pas le candidat pressenti".
Cette procédure, ajoute-t-il, nécessite à la fois une expertise en termes d'achats, de technique et de médecine.
Elle a néanmoins des avantages : acheter seul permet de choisir parmi toutes les solutions disponibles sur le marché, de pouvoir intégrer l'avis des utilisateurs finaux dans l'élaboration des critères et, au final, de pouvoir trouver une réponse adaptée aux besoins spécifiques de l'établissement.
Perdre en liberté pour gagner en mise en œuvre
Le recours à une centrale d'achat est une alternative qui prend de plus en plus d'importance. En France, près d'un quart des ventes de scanners passent par l'Ugap, a indiqué Robin Gigleux.
Cette option est avantageuse économiquement, mais a aussi un avantage en termes de mise en œuvre. En externalisant cette fonction achat, l'établissement gagne en sécurité juridique et "réduit de quatre mois la durée de réalisation du projet", assure l'ingénieur biomédical. Il ajoute que recourir à une centrale d'achat, dont l'offre est bien identifiée, permet aux utilisateurs finaux de connaître en amont le fournisseur retenu.
Les centrales d'achats sont en effet tenues, comme les établissements, de mettre en concurrence les différents fournisseurs, pour finalement ne référencer qu'une gamme restreinte de produits.
"Adhérer à une centrale, c'est donc entamer la liberté des utilisateurs, puisqu'un seul fournisseur est retenu. La gamme proposée ne pourra pas répondre aux problématiques de 100% des établissements".
La liberté se situe alors au niveau du choix de la centrale et de ses spécificités. Par exemple, l'Ugap référence un seul fournisseur, du scanner standard au très haut de gamme, avec ses prestations associées (financement, maintenance, travaux, etc.).
L'offre d'UniHa, réseau coopératif qui rassemble 58 établissements hospitaliers publics, comprendra, elle, à la fois des scanners et des IRM. L'appel d'offres, qui après une contestation des radiologues associe finalement l'ensemble des hospitaliers (radiologues, ingénieurs biomédicaux, dirigeants) à la sélection des fournisseurs et des équipements, devrait aboutir à une disponibilité mi-2014. /mb