MENTON (Alpes-Maritimes), 5 novembre 2020 (TecHopital) - Nicolas Best, président de la commission ingénierie et architecture (CIA) de la conférence des directeurs généraux (DG) de CHU, a présenté en avant-première aux Journées de l'architecture en santé une synthèse (JAS), une analyse des avantages et inconvénients des quatre procédures utilisées par les maîtres d'ouvrage pour la réalisation de projets immobiliers neufs ou en réhabilitation.
"L'année dernière ici-même, à la première édition des Journées de l'architecture en santé, j'ai entendu une architecte nous expliquer que tous les marchés passés en conception-réalisation appauvrissaient les projets, que tout ce qui est dialogue compétitif issu des nouvelles procédures des directives européennes tiraient les projets vers le bas. Et tout ceci dans un sentiment assez affectif d'expertise", a expliqué Nicolas Best, le 26 octobre en introduction de son analyse.
Donc, "pour désacraliser ce sujet, j'ai demandé à avoir une analyse factuelle sur la base des références contenues dans la base Oscimes et de références complémentaires d'experts, des différentes opérations, des différents modes de dévolution classiques (conception-réalisation, entreprise générale en loi MOP, loi MOP en macro-lots ou en lots séparés) et les avantages et inconvénients de chaque procédure vus du maître d'ouvrage et non pas vus par les cabinets d'architecture", a-t-il ajouté.
"Cette analyse sur le choix d'une procédure se veut factuelle et non affective", a insisté Nicolas Best.
Réalisée par la commission architecture et ingénierie (CIA) de la conférence des DG de CHU, cette étude a été menée "sans a priori à partir de 100 opérations contenues dans la base Oscimes, mais pas seulement. C'est une première synthèse qui méritera d'être actualisée", a fait remarquer Nicolas Best.
"Nous avons analysé les vrais coûts travaux hors taxe rapportés à la surface dans œuvre (SDO) suivant les résultats de chaque opération."
"Nous avons repris l'ensemble des procédures que poursuit un maître d'ouvrage qui rassemble le budget nécessaire, fait des analyses par rapport à ses besoins fonctionnels avec l'aide d'un assistant à maîtrise d'ouvrage avant même d'élaborer le programme".
L'analyse a ainsi été décomposée en fonction des quatre modes de dévolution classiques, en choisissant des opérations en fonction de leur taille, de leur volume financier et de leur secteur (hospitalier ou médico-social), "en essayant de comparer ce qui était comparable".
Pour un marché en conception-réalisation, les avantages vus du maître ouvrage sont:
Les inconvénients sont:
Pour un marché unique en loi maîtrise d'ouvrage publique (MOP), les avantages sont :
Les inconvénients :
En ce qui concerne les marchés négociés en loi MOP, en lots séparés ou allotissements, les avantages sont :
Les inconvénients sont:
En ce qui concerne les marchés en loi MOP, macro-lots, à noter que la dévolution en macro-lots regroupe des corps d'état tels que le clos couvert (fluides et finitions) et nécessite autant de marchés que de groupements d'entreprises.
Les avantages sont:
Les inconvénients sont :
Dans cette synthèse, "il faut distinguer la nature de l'opération, en fonction de son montant et, s'il s'agit d'opérations immobilières neuves ou de réhabilitation, ainsi que le type de secteur (santé ou médico-social)", a précisé le président de la CIA.
"Pour le maître d'ouvrage, la nécessité d'avoir un montage lié à un programme stable dépend sociologiquement des communautés médicales avec lequel le chef d'établissement travaille". Ainsi, "ce qui peut être vrai dans une structure hospitalière n'est pas forcément vrai dans une autre". C'est-à -dire que si le projet fait l'unanimité avec la commission médicale d'établissement (CME), "on peut se lancer en conception-réalisation".
"En revanche, si la communauté médicale est instable, sociologiquement revendicatrice, voire agressive, c'est tout le programme fonctionnel qui sera mis en danger. La conception-réalisation devient plus hasardeuse donc on s'expose à revisiter le programme en cours de réalisation, voire en cours de chantier, avec des délais et des surcoûts importants", a souligné Nicolas Best.
"Ce ne sont ni les critères juridiques, ni financiers, ni organisationnels qui sont importants mais bien les critères sociologiques", a-t-il fait remarquer.
"Si on a recours à la conception-réalisation en étant sûrs de maîtriser les délais, avec un programme qui ne bouge plus et l'assentiment de la communauté hospitalière, on peut envisager cette procédure et la mener à son terme".
Autre facteur important, en ce qui concerne la gestion des délais et des risques de retard: dans un bâtiment soumis à la T2A, "la maîtrise du délai et le retour sur investissement est fondamental car le critère délais devient un critère primordial de la réussite médico-économique du projet."
A l'inverse, "dans un bâtiment consacré à des activités sous financement en budget global (psychiatrie, SSR, autres bâtiments d'hébergement), la maîtrise des délais est moins cruciale", a-t-il conclu.
gdl/eh
25es Journées nationales de l'ingénierie biomédicale de l'Afib - Lyon
Du 25/05/2021 au 27/05/2021
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