PARIS, 30 juin 2020 (TecHopital) - Estimant que la santé environnementale est la grande oubliée du Ségur de la santé, le syndicat Jeunes médecins a présenté 10 propositions pour assurer la "transition écologique en santé", en insistant sur la réduction et la revalorisation des déchets hospitaliers.
"La santé environnementale a été la grande oubliée du Ségur de la santé, au même titre que les autres axes de prévention primaire (médecine scolaire, médecine du travail, éducation à la santé, etc.)", déclare Jeunes médecins dans un communiqué de presse daté du 24 juin.
"Plusieurs organisations syndicales ont voulu aborder le sujet de la prévention mais leurs interventions ont été ignorées", regrette le syndicat.
Pourquoi est-il absolument nécessaire d'aborder le sujet selon lui?
D'abord, "parce que la consommation d’énergie représente environ 7% des dépenses des établissements de santé. La réalisation de bilan des émissions de gaz à effet de serre, d'audits énergétiques sont rendus obligatoires pour les établissements de santé depuis le Grenelle de l'environnement". Pourtant, "ils ne sont que 32% à avoir effectivement réalisé leur bilan carbone."
Les Jeunes médecins estiment ainsi que "la diminution de l’impact carbone passe par la diminution de la quantité de plastique consommée par le monde de la santé".
En effet, "avec l’avènement du tout usage unique, plus motivé par des raisons économiques qu’hygiénique, la production de déchets plastiques par les hôpitaux et les acteurs de la santé a explosé au cours des dernières années. Les établissements de santé produisent environ 700.000 tonnes de déchets par an (3,5% de la production nationale), soit plus d’une tonne par lit, pour un coût de traitement représentant de 2 à 5 euros par jour et par patient".
Par ailleurs, "la crise du Covid-19 a montré les limites de l’usage unique avec des ruptures de stocks en matériels de protection individuelle pour les soignants (comme les surblouses) qui auraient pu être évitées avec du réutilisable, tout en diminuant l’impact écologique de ces matériels sur l’environnement".
Ils constatent que les "moyens de diminuer l’empreinte carbone sont connus et peuvent être mis en place rapidement si l’on s’en donne les moyens". Ils proposent ainsi "de diminuer drastiquement les déchets des établissements de santé grâce à un plan national évalué tous les 2 ans", en mettant à disposition une enveloppe financière supplémentaire pour les établissements qui atteindraient l’objectif en un an.
Voici quelques-uns de ces moyens proposés:
En ce qui concerne l'impact environnemental des traitements, ils constatent que "la prise en charge a énormément évolué au cours des dernières années avec l’explosion de l'ambulatoire, et notamment en ce qui concerne les chimiothérapies qui sont réalisées à près de 80% en ambulatoire et à domicile".
"Demain, 100% de cette activité sera faite à domicile. La pollution liée aux excreta diffus étant dangereuse (la chimiothérapie animale est interdite en ambulatoire tant les excreta sont émissifs), il semble donc nécessaire de proposer de collecter les excreta au domicile des patients sur le même modèle que la collecte des Dasri", affirment les Jeunes médecins.
Enfin, le syndicat juge que les professionnels de santé "sont insuffisamment formés sur les risques émergents et les risques environnementaux. Les formations initiales et continues doivent intégrer ces notions."
"En tant qu’acteur de santé, l’hôpital se doit de montrer le chemin de cette transition écologique afin de prévenir les conséquences sanitaires néfastes de l’activité humaine (maladies liées à la pollution, maladies infectieuses émergentes, etc.)" concluent-ils.
Les 10 propositions de Jeunes médecins
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