PARIS, 7 décembre 2020 (TecHopital) - En cas d'arrêt d'utilisation du protoxyde d'azote dans les blocs opératoires, il convient de déposer définitivement son circuit afin d'éviter une consommation, une facturation et une pollution involontaire liées aux fuites du réseau, recommande le comité développement durable de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar).
"Si vous voulez définitivement arrêter d'utiliser du protoxyde d'azote dans les blocs opératoires, il faut couper le circuit et déposer les cadres*", ont averti les anesthésistes de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar) lors d'une conférence en ligne sur le développement durable, organisée le 2 décembre.
Le protoxyde d'azote (N2O) est en effet un puissant émetteur de gaz à effet de serre (GES) présentant un fort potentiel de réchauffement global (environ 300 fois plus puissant que le CO2).
"Mais avant de décider de cet arrêt définitif, il faut trouver un consensus dans les équipes médicales", a rappelé Jane Muret, anesthésiste-réanimateur à l'Institut Curie, qui anime le comité Sfar Green.
"Car il suffit parfois d'un seul anesthésiste ou d'un chirurgien pour que les équipes techniques installent le protoxyde d'azote dans les blocs opératoires", a relaté Camille Devroedt, responsable des services techniques du centre hospitalier (CH) de Saint-Affrique et Millau (Aveyron). Or, "nous ne faisons pas le poids face à un médecin", a-t-elle ajouté.
"C'est complètement aberrant d'avoir des circuits de protoxyde d'azote qui font des kilomètres, qui fuient et qui sont peu utilisés", a fait remarquer le docteur El Mahdi Hafiani, anesthésiste à l'hôpital Tenon.
Les anesthésistes ont en effet constaté que "malgré la réduction de l'utilisation du protoxyde d'azote hospitalier, les émissions hospitalières atmosphériques restent élevées à cause d'importantes fuites liées au réseau de distribution".
Le Dr Hafiani a expliqué que l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) avait enregistré une diminution de 30% de sa consommation de protoxyde d'azote entre 2018 et 2019. Un résultat obtenu grâce à la dépose des cadres* et à la fermeture de circuits sur les sites de La Pitié-Salpêtrière, Lariboisière et Tenon, "qui étaient de gros consommateurs de ce gaz". De plus, "ils ont conditionné l'attribution du marché de gaz médicaux à une clause de responsabilité du prestataire à déposer les canalisations et récupérer le protoxyde d'azote".
Ainsi, "en cas d'arrêt d'utilisation du N2O, il convient de déposer définitivement son circuit afin d'éviter une consommation, facturation et pollution involontaire liées à ces fuites", recommande la Sfar dans sa fiche pratique n°8 qui résume "le parcours et l'organisation multipartite pour l'arrêt définitif d'utilisation et la dépose du circuit de protoxyde d'azote".
Pour cet arrêt définitif, la Sfar préconise de constituer une commission des fluides médicaux composée d'un médecin anesthésiste porteur du projet, du chef de service d'anesthésie réanimation, du cadre de santé des infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (Iade), du pharmacien responsable des fluides médicaux, des ingénieurs biomédicaux responsables des fluides médicaux, mais aussi du représentant de la direction technique et logistique, du représentant de la direction développement durable de l'hôpital et enfin du directeur de l'hôpital ou son représentant.
La Sfar préconise un arrêt du protoxyde d'azote en 10 étapes:
A noter que les gaz hospitaliers sont distribués soit sous forme de bouteilles individuelles soit sous forme de "cadres*" en cas de consommations plus importantes. Cela correspond au raccordement de plusieurs grandes bouteilles entre elles pour constituer un cadre* de 9, 18 ou 28 bouteilles.
gdl/hc
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