Testé depuis cet été à l'unité de chirurgie ambulatoire de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP), Memoquest est un outil de rappel de recommandations et de suivi par SMS en chirurgie ambulatoire et en réhabilitation précoce. Sa particularité: il est possible de répondre aux messages reçus.
"Nous avons développé une plateforme rapide, peu gourmande et très flexible capable d'analyser le langage naturel", explique Alexis Hernot, cofondateur de
Calmedica.
"Au lieu de développer une application propre, nous avons ensuite décidé d'utiliser le potentiel de celle qui est toujours sur l'écran d'accueil des téléphones: le SMS", poursuit-il.
Le premier produit de Calmedica a été Memovax, un carnet de vaccination électronique partagé qu'il est possible de mettre à jour en envoyant, par exemple: "Ajouter vaccin tétanos, le 5 décembre 2014".
Memoquest va plus loin, en envoyant aux patients des questions ou des recommandations par SMS aux dates et heures convenues et en étant capable de générer des alertes en fonction de leurs réponses. Les alertes sont transmises à l’équipe soignante par SMS ou par e-mail.
Le patient reçoit deux jours avant l'opération prévue, un SMS du type : "Vous devez être opéré le xx/xx/2014 à l'hôpital X. Si vous avez eu un problème de santé depuis la consultation d'anesthésie ou si vous ne devez plus être opéré, répondez à ce SMS par le mot : NON".
En cas de réponse négative, l'hôpital reçoit une alerte et peut téléphoner au patient. Mais s'il répond au SMS par un message du type "OK, merci" ou "Tout va bien", l'algorithme le comprend et n'envoie pas d'alerte.
"Aujourd'hui, sur 20 patients qui ne viennent pas à un rendez-vous, 18 préviennent", se félicite Alexis Hernot. Il note que la plupart répondent "dans les 5 minutes", puisqu'il est plus simple d'envoyer un simple message –même depuis son lit ou coincé dans une réunion– que d'appeler un secrétariat.
"Contrairement à l'application, qui nécessite d'avoir un smartphone, le SMS peut être utilisé par tout le monde et sur tout le territoire, même sans 3G", souligne Corinne Segalen, présidente de Calmedica.
Le principal atout de Memoquest est sa capacité à suivre des protocoles. Il s'adapte à toutes les situations et à toutes les organisations hospitalières, puisque c'est le médecin qui définit les recommandations ou les questions à poser et les réponses pour lesquelles il veut recevoir une alerte.
Les réponses "inattendues" ou que la plateforme ne comprend pas sont aussi transférées à l'hôpital. "Dans 90% des cas, il s'agit de questions pertinentes, ne serait-ce que pour rassurer le patient", indique Corinne Segalen. Elle cite l'exemple d'un patient ayant répondu "dois-je prendre mes chaussures orthopédiques ?" à un SMS lui recommandant de ne pas oublier ses béquilles, avant une opération à la jambe.
Le coût du dispositif revient environ à 1,5 euro par patient pris en charge, indique l'entreprise, qui facture des "packs" (avec un nombre de patients suivis déterminé), sans engagement de durée.
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