Christophe Perenzin, ingénieur travaux au centre hospitalier (CH) René-Dubos de Pontoise, revient pour TecHopital sur les dysfonctionnements du réseau électrique que l'établissement a subi le vendredi 23 septembre et qui l'ont amené à déclencher le plan blanc.
A 14h25, ce vendredi-là , le chef électricien du centre hospitalier de Pontoise constate une panne électrique générale confirmée par le système de gestion des alarmes. En effet, la cellule haute tension du poste de livraison Enedis (ex-ERDF) fournissant l'énergie du site hospitalier s'est arrêtée. Les groupes électrogènes devant prendre le relais ne se déclenchent pas.
"Il m'a aussitôt averti et a lancé la procédure d'urgence. Toute l'équipe technique était sur place et a réagi très rapidement", témoigne Christophe Perenzin, ingénieur travaux de l'hôpital. "Nous avons de la chance, les locaux électriques sont à proximité immédiate des services techniques", ajoute-t-il.
Comme cela n'a pas été le cas, la cellule de crise s'est réunie.
"Elle a été pilotée par un référent de la direction du patrimoine que je représentais et Florence Rivière en tant que référente administrative. L'ensemble des cadres supérieurs de pôles ainsi que les personnels d'encadrements des fonctions supports et logistiques nous ont rejoints pour faire le lien avec les équipes dans les services de soins".
Chiffres clés 2015 Hôpital René Dubos Pontoise (Source : FHF) Capacité (lits & places): 1.185 dont
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"Il faut bien comprendre que les systèmes de communication habituels étaient coupés, donc la communication aurait pu être un point critique mais cela a bien fonctionné", témoigne Christophe Perenzin. "Les équipes techniques et de sécurité ont communiqué à distance via des émetteurs-récepteurs internes à l'hôpital qui fonctionnent sur batterie et possèdent une fréquence propre et protégée. En parallèle, les services de soins ont pu faire remonter leurs besoins prioritaires. Tout a bien été centralisé au niveau de la cellule de crise", précise l'ingénieur.
"Sachant qu'un groupe électrogène possède une autonomie de 48 à 72 heures et que le temps de réparation n'était pas prévisible, nous avons décidé de faire acheminer d'autres groupes de secours. Notre société de maintenance pouvait nous en mettre un à disposition mais il devait être convoyé depuis Châlons-sur-Marne - c'était loin et long avec les embouteillages du vendredi soir en région parisienne. Nous avons cherché une autre solution qui s'est concrétisée par un soutien logistique de l'AP-HP. Toute une équipe est en effet venue pour installer un groupe électrogène de 1200kVA (kilovoltampère). C'était une grosse opération technique et logistique: 500m de câbles à positionner et des branchements dérivatifs compliqués à mettre en place...".
Pendant la crise, ce groupe de secours était prêt à fonctionner en cas de besoin ou de défaillance du premier groupe électrogène. Il est toujours sur site car indispensable tout au long des travaux de réparation prévus ce vendredi 7 octobre.
Cependant, certains points sont d'ores et déjà notables avant même une analyse de risque plus complète.
"Ayant connu d'autres crises dans ma carrière (inondations, tempêtes, incendies), j'ai été impressionné par le sang-froid des équipes. Pas d'affolement, une sérénité remarquable. Ce retour d'expérience nous a permis d'identifier des actions à mettre en place, entre autres l'achat d'émetteurs-récepteurs supplémentaires, leur nombre s'étant avéré insuffisant. Mais, une analyse plus poussée de la panne sur la cellule haute tension et sur l'automate reste à conduire. Le constructeur prend à sa charge l'expertise technique de l'incident et nous transmettra les conclusions.
Parmi les causes possibles, le dysfonctionnement d'un composant peut être lié aux hautes températures de cet été. Il est donc envisagé de ventiler ou climatiser le local pour éviter une usure prématurée de cette pièce. Quant à l'automate de synchronisation des groupes électrogènes, une expertise et une analyse des données ont été lancées".
L'hôpital, un habitué de la coupure électrique ? Les coupures électriques font partie des événements qui doivent être prévus par les plans blancs. Les hôpitaux y sont donc généralement bien préparés et les équipements (appareils biomédicaux sur batterie, onduleurs, etc.) sont prévus pour assurer une continuité des soins pendant le temps nécessaire à la mise en sécurité des patients. La réglementation impose des exercices et des moyens pour assurer cette continuité. La littérature regorge d'exemples de crise due à des coupures électriques - bien souvent avec dysfonctionnements des groupes électrogènes d'ailleurs. En voici quelques exemples |
61è édition des journées de l'IHF
Du 31/03/2021 au 02/04/2021
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25es Journées nationales de l'ingénierie biomédicale de l'Afib - Lyon
Du 25/05/2021 au 27/05/2021
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Les Journées d'études et de formation de l'ARTLH - Annecy
Du 03/06/2021 au 04/06/2021
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