Le processus classique de retraitement des dispositifs médicaux stériles réutilisables en stérilisation repose sur la prise en charge des produits selon l'ordre d'arrivée en flux continu, ce qui fait que les délais de restitution aux services clients peuvent fluctuer selon la réception du matériel à traiter. Du fait des heures de début des programmes opératoires identiques, le matériel sort des blocs au même moment et des embouteillages sont inévitables.
Le concept de pack opératoire programmé (POP) qu'il a créé en 2006 repose sur l'approvisionnement par intervention et pour un patient donné, de l'ensemble du matériel nécessaire à la réalisation d'une opération chirurgicale sur un seul chariot.
Ce chariot est modulable. Il contient pour l'opération les dispositifs médicaux (DM) retraités en stérilisation, les DM stériles à usage unique, le consommable, le drapage opératoire à usage unique, les compresses et les pansements. Il ne comprend pas les gants chirurgicaux, les ligatures et les implants stériles apportés par des armoires mobiles.
Chaque POP est décrit par une fiche comme une ordonnance nominative de médicament. Il en existe environ 600 actuellement. Elles sont actualisées en cas d'évolution chirurgicale ou lors du recrutement d'un nouveau chirurgien.
Un agent de stérilisation prépare un chariot en allant chercher les différents éléments dans le lieu de stockage unique en mettant à la fois l'usage unique et le matériel retraité. Les POP complets sont libérés et stockés recouverts d'une housse. Quelques POP d'urgence sont à disposition permanente selon une liste précise. L'équipe a débuté avec 25 chariots et il y en a maintenant une quarantaine.
Pour les blocs opératoires, ces chariots prêts à l'emploi offrent un confort de travail permettant un bon enchaînement des interventions. Cela libère du temps infirmier (qui n'a plus à préparer le matériel), ce qui favorise la polyvalence du personnel et simplifie l'intégration des intérimaires.
Pour la stérilisation, la finalité du travail est plus évidente. "Voir un chariot opératoire complet pour une intervention rapproche un peu plus du patient", a noté Christophe Lambert. La reconnaissance de l'équipe par les blocs opératoires est meilleure.
"C'est un outil d'anticipation de la production qui est priorisée selon les besoins. Cela diminue l'inattendu. Ce concept est aussi favorable à la bonne coordination des équipes et il rapproche les équipes des blocs opératoires et de la stérilisation, a-t-il ajouté. Il valorise les collaborateurs de la stérilisation et limite les conflits humains."
Dix établissements au plus utilisent aujourd'hui ce concept en France. Il n'est pas plus consommateur de matériel (les boîtes non ouvertes reviennent à la stérilisation et peuvent être réaffectées à d'autres interventions) et l'informatisation qui est prévue devrait encore améliorer la gestion des entrées/sorties et permettre de connaître au plus juste les besoins chirurgien par chirurgien.
Il n'est cependant pas transposable à toutes les organisations, car il nécessite de bien connaître les besoins par intervention et de se situer à proximité des blocs. /sl/mb